L’énergie marémotrice : avantages et risques

Pour faire face à des enjeux climatiques de plus en plus préoccupants, il est important d’opter pour des ressources énergétiques renouvelables. C’est dans ce contexte écologique particulier que l’énergie marémotrice a été découverte. Son principe est simple. Les mouvements lunaires sont à l’origine de déplacements d’importants volumes d’eau permettant de faire fonctionner des turbines. Zoom sur cette source d’énergie encore peu exploitée.

Les raisons d’opter pour l’énergie marémotrice

L’ énergie marémotrice offre des avantages considérables, bien que les infrastructures permettant sa production soient peu nombreuses. Voici un bref aperçu de ses différents atouts.

Un respect de l’environnement

La production de l’énergie marémotrice répond aux exigences écologiques. En effet, elle laisse une empreinte carbone non négligeable, car les mouvements des marées font tourner les turbines dans un sens, puis dans l’autre. Ainsi, aucune source d’énergie polluante comme le gasoil n’est nécessaire.

En outre, la création d’un barrage est souvent propice à la formation d’un nouvel écosystème, à condition que des mesures nécessaires aient été prises préalablement pour la protection de la biodiversité marine.

Une ressource inépuisable

L’énergie marémotrice provient des mers et des océans, et la marée est un phénomène qui se produit une à deux fois par jour. De plus, le coefficient des marées est connu plusieurs années à l’avance, ce qui permet aux scientifiques de déterminer la production annuelle, et de l’optimiser.

En moyenne, le potentiel de production de l’énergie marémotrice est de 22 000 TWh (Térawatt-heure) par an, ce qui correspond à 1/5 de la consommation annuelle en électricité. Cependant, seule une infime partie de l’énergie est récupérable, le reste s’étant trop dispersé autour de la planète. Ainsi, seuls 380 TWh pourraient techniquement être produits chaque année.

Des projets de construction de centrales marémotrices sont actuellement en cours, afin d’augmenter la production actuelle. Certaines entreprises projettent d’ailleurs de construire des infrastructures en haute mer, ce qui permettrait d’accroître de façon considérable le potentiel naturel de production. En d’autres termes, ces plateformes pourront déplacer de grandes quantités d’eau indépendamment des mouvements des marées.

À l’inverse de l’énergie solaire qui dépend du taux d’ensoleillement, l’énergie marémotrice n’est pas freinée par les aléas climatiques. Ainsi, la production est continue.

Un rempart contre les grandes crues

L’exploitation de l’énergie marémotrice nécessite la construction d’un barrage, qui permettra éventuellement de contrôler le niveau de l’eau dans les estuaires. En effet, cette infrastructure réduira considérablement les risques liés aux crues dues aux fortes précipitations, ainsi que les effets de la houle.

Les inconvénients liés à l’exploitation de l’énergie marine

Malgré des avantages hautement intéressants, la production d’énergie marémotrice comporte des risques tout aussi importants, qu’il convient d’analyser.

Une destruction des écosystèmes marins

Si l’énergie marémotrice en elle-même est respectueuse de l’environnement, sa production peut être à l’origine d’une catastrophe écologique, si des études complètes du site n’ont pas été réalisées avant la construction du barrage.

Il n’est pas possible de restaurer un écosystème marin si les dégradations sont importantes, même si d’autres peuvent se constituer autour du barrage. Les pertes sont ainsi irréversibles.

Un emplacement spécifique pour les centrales marémotrices

Une centrale de production marémotrice ne se construit pas n’importe où. En effet, il faut que l’endroit choisi bénéficie d’une grande amplitude de marée, en plus de permettre la construction d’un barrage de grande taille. De plus, il faut que le sol soit en mesure de supporter le poids de tout l’édifice. Ainsi, il doit être constitué d’une roche dure non friable, comme le granit.

Une production onéreuse

La mise en place des barrages comporte des coûts relativement élevés. Par exemple, la construction de la centrale de la Rance située en France a nécessité la mobilisation de 800 millions d’euros. Le facteur financier constitue ainsi un obstacle important dans l’exploitation de cette énergie verte.

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